Ce n’est pas parcequ’on est un dieu qu’on ne peut pas être rigolo (part 1)

Et voilà… un nombre de photos pharaonique plus tard et des souvenirs et images plein les yeux et la tête, me voici de retour de Kyotô, la ville aux plus de 1600 temples et sanctuaires! Comme vous l’aurez deviné au titre, je vais tenter d’être un peu original. Commençons donc par les “dieux rigolos”… je vais en profiter pour vous présenter la surface des religions, temples et sanctuaires japonais (dur de parler de Kyotô sans être un minimum éducatif).

Plutôt que de “Dieu” je devrais (et vais) plutôt parler d’”esprit” (kami), ou à l’extrème rigueur de “divinité”.

Pour ce premier post, je vais vous faire découvrir un sanctuaire dédié à l’esprit du sanglier (l’un des 12 signes chinois) et dont la spécialité (chaque sanctuaire et kami ayant une action ou champ de compétence particulier) est le corps, et plus spécifiquement le ventre et le bassin.

Les sanctuaires sont d’obédience Shintô, c’est à dire d’une religion qui estime (avec justesse selon mes convictions) que Dieu est présent en tout et en toute chose et que l’on peut donc le vénérer sous toutes les formes sous lesquelles il se manifeste (et par extension (là c’est ma propre mystique qui parle) que toutes ses formes sont à vénérer).

L’entrée du sanctuaire… 

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… où à sa droite et à sa gauche se trouvent comme de coutume une représentation du kami vénéré, l’une d’elle ayant la bouche fermée et l’autre la bouche ouverte, les deux étant des gardiens et protecteurs de l’entrée:

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La symbolique de la bouche fermée et de la bouche ouverte varie beaucoup. On s’accorde à dire que l’un est féminin et l’autre masculin, quand à savoir lequel est qui… la culture chinoise (d’où cette tradiction des deux statues à l’entrée des temples et sanctuaires est importée) et japonaise ne sont pas du même avis, et dans une même civilisation certains ont des explications différentes.

De même pour la symbolique de la bouche ouverte ou fermée où les interprétations sont encore plus nombreuses.

Par contre tout le monde s’accorde sur une chose: que ces deux gardiens symbolisent deux pans opposés et complémentaires de la vie: l’alpha et l’omega, le féminin et le masculin, la respiration et l’expiration, la vie et la mort, le bruit et le silence, le yin et le yang, etc.

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On les retrouve souvent à l’intérieur même du sanctuaire, comme ici à gauche et à droite du lieu d’offrande (cliquez sur la photo pour mieux les voir):

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La fontaine, autre élément indissociable des sanctuaires. Elle se trouve généralement vers l’entrée et permet de se purifier avant d’aller plus loin. On se lave (rince) généralement les mains à l’aide des coupelles avant de se purifier la bouche et/ou le corps et/ou l’esprit en en buvant une gorgée:

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Autogérés ou parfois associés à d’autres sanctuaires, ces lieux vivent d’offrandes, de la vente de porte-bonheur ou de souvenirs, ou encore de services rendus.

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Par “service” j’entend par exemple la participation de prêtres à des cérémonies telles que la bénédiction d’un terrain avant la construction d’une maison ou d’un immeuble, ou encore comme ci-dessous, le droit d’écrire sur une petite plaquette (”ema”) un vœu (ou prière si l’on utilise le vocabulaire chrétien) que l’on accroche à un endroit réservé du sanctuaire, et qui sera par ce biais transmis au(x) dieu(x). Il est de coutume de dessiner de l’autre côté, ou qu’il y ait déjà un dessin, souvent un cheval représentant le messager qui porte le message. Ici naturellement, on y trouvait surtout des sangliers:

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Même si la plupart du temps ces ema sont à peu près toutes de la même taile (cf. cliché ci-dessus), ce n’est pas obligatoire, et on peut trouver des versions “grand modèle” comme ci-dessous. Je ne sais pas ce que ces versions ont de particulier. Elles doivent déjà être nettement plus chères, et l’importance ou le rayon d’action du vœu doit être proportionnel à la taille:

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Une curiosité, un sanglier sculpté par mère nature:

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Vous aurez certainement remarqué mon attention particulière à utiliser le mot sanctuaire et non temple au cours de ce post: effectivement, le mot sanctuaire est utilisé pour les lieux de dévotion shintô, et temple pour ceux bouddhistes.

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Voilà, à très bientôt pour la découverte d’une nouvelle “divinité amusante” ^^!

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