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LA VOIX


Un jour, tout l'univers se figea. Les étoiles s'arrêtèrent de tourner; le soleil fut comme gelé sur place; les molécules et les électrons stoppèrent net; les gens, les hommes cessèrent de bouger, de s'agiter; la notion de temps oublia jusqu'à sa propre existence. Un grand silence, un son blanc se déploya sur la galaxie. On se rendit alors compte que le bruit n'existait pas vraiment, que c'était le mouvement qui l'induisait.

Les gens immobilisés sur place dans la rue comme suite à un mauvais sort voyaient et pensaient encore, ou tout du moins en avaient-ils l'impression. Ils voyaient leurs frères, tout aussi statufiés qu'eux ( dans un tel moment, on est tous frères, même de son ennemi de la veille ), qui leur renvoyaient l'image de leur propre état; figés, le couteau à la main, au dessus de leurs tartines, ils pouvaient encore se demander ce qui se passait. Les dormeurs, eux, se réveillèrent les yeux fermés.
Tout et tous avaient instinctivement conscience que le phénomène était universel, galactique, comme si le créateur avait souhaité faire une peinture cosmique en l'état de son petit univers, et que le seul moyen d'arriver à prendre cette photo intégrale, était de transformer l'intégral en photo. Comme si Dieu avait eu envie de garder un petit souvenir.
C'est alors qu'une minuscule petite voix se fit entendre dans toutes les têtes et tous les esprits. Une toute petite voix, aux frontières de la conscience, qui parlait assurément, dans le silence absolu qui s'était fait. Une si petite voix, pour tant informer. Elle résonnait, non parcequ'elle était forte, tout au contraire, mais parcequ'elle était seule. Une amplitude si microscopiquement ridicule, pour un phénomène d'une telle ampleur. C'en était génant et paradoxal. Comme si le Très Haut était, et avait toujours été une petite souris, qu'elle nous avait fait une bonne blague à nous autres humains, et qu'aujourd'hui elle avait décidé de faire valoir ses droits. Aussi frustrant que de se sentir ligoté, emprisonné par un fil de soie invisible d'une solidité à toute épreuve. Aussi grincant que de vouloir faire rentrer un cube dans un trou rond... et que pardessus le marché, comme en rêve, que quelqu'un y arrive sous nos yeux, mais que nous n'arrivions pas à comprendre ni à nous remémorer comment il a fait.

Elle commenca par dire "C'est moi."

Elle ne le disait pas à tout le monde. Elle ne le disait qu'à soi. Les autres n'étaient pas concernés. Naturellement, on savait bien que ses voisins l'entendaient aussi, que les papillons l'écoutaient, que les pierres la ressentaient, que les comêtes s'en imprégnaient. Peut être ces derniers l'avaient ils toujours fait, contrairement aux hommes qui la percevaient pour la première fois. Mais elle ne s'exprimait que pour nous, que pour soi même. Elle avait d'ailleurs cette tonalité particulière que prend notre conscience lorsqu'elle nous conseille ou nous critique. Ce timbre de "l'autre en soi qui nous parle". De tels propos nous sont généralement destinés. Cela nous fit alors comprendre que nous c'est aussi eux, que toi veut aussi dire moi, que l'on est tous ce moi universel auquel s'adressait ce songe... ce n'était réellement une voix, car elle se mesurerait en temps, et celui ci n'existait plus. Tout ne fut plus qu'un seul et unique instant, mais donna l'impression aux esprits encore habitués à compter, de durer le temps dont ils auraient eu besoin pour comprendre. Pour certains cela sembla très long, plus court pour d'autres mystiques, et encore plus rapide pour les pierres. C'était le temps qui aurait autrefois été nécessaire pour tout comprendre, qui en se compressant, matérialisa cette voix.

Et c'est alors qu'elle dit: "C'est fini".




Doc T-Bo